Markus Haluk : "Les Papous ne sont pas des singes !"

Markus Haluk, directeur exécutif de l'ULMWP

Le 5 mai, la « justice » indonésienne a rendu son verdict dans une parodie de procès : Victor Yeimo, porte-parole du Comité National de la Papouasie occidentale (KNPB), a été condamné à huit mois de prison pour un « crime » qu’il n’a jamais commis — la trahison. 

Oui, trahison. Pour avoir simplement osé organiser des manifestations pacifiques, défendre le droit fondamental des Papous à l’indépendance. Cela fait soixante ans que l’occupation indonésienne écrase les Papous sous le poids de l’oppression, de la discrimination et du racisme le plus abject. Mais pour la « justice » indonésienne, c’est Victor l’ennemi.

Markus Haluk, directeur exécutif du Mouvement uni de libération de la Papouasie occidentale (ULMWP), ne cache pas son indignation face à cette criminalisation absurde des militants papous. 

Pour lui, Victor Yeimo est bien plus qu’un simple porte-voix : il est l’incarnation même de la résistance contre le racisme d’État. Car oui, les Papous, ces « sauvages » diabolisés, ces « singes » selon certains Indonésiens, sont en réalité des êtres humains, porteurs d’une dignité que l’occupant voudrait annihiler.

« Les Papous ne sont pas des animaux », clame Markus, avec une ironie poignante. « Ce sont des créatures à l’image de Dieu, contrairement à certains (Indonésiens) qui préfèrent conserver leur culture animale en nous traitant comme des bêtes ! La lutte contre le racisme n’est pas une option, c’est un devoir, quel que soit votre sexe, votre religion ou votre ethnie. Aujourd’hui, notre frère Victor, ainsi que sept autres militants avant lui, ont défendu l’honneur du peuple papou. Pour cela, beaucoup de nos figures ont été assassinées. Les juges, les procureurs, n’importe qui peut nous accuser. Mais nous sommes des hommes, pas des animaux. »

« Je salue chaleureusement tout le peuple papou. Il est temps de serrer les rangs et de défendre l’honneur de notre patrie », conclut Markus, alors que la « justice » indonésienne continue son mascarade pour mieux étouffer la voix d’un peuple en quête de liberté.

Procès de Victor Yeimo au tribunal de Jayapura, Papouasie.





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