Résolution de l'ONU sur la Papouasie : plan politique ou économique ?

Le gouvernement indonésien a toujours soutenu que la résolution 2504, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 19 novembre 1969, constituait la base juridique de l'intégration de la Papouasie occidentale à l'Indonésie. 

Le 1er mai 1963, à Port Numbay (aujourd'hui Jayapura), le drapeau indonésien hissé aux côtés du drapeau de l'ONU.

Toutefois, son texte suggère qu'il s'agit davantage d'une série de notes qu'une reconnaissance officielle de la souveraineté indonésienne en Papouasie. En termes simples, il stipule que les Nations Unies ont pris note des résultats du référendum en Papouasie, qui a été organisé par l'Indonésie sous la supervision des Nations unies. L'accent est mis sur le futur développement de la Papouasie, que l'Indonésie réalisera grâce à la coopération avec les Pays-Bas et les institutions monétaires internationales.

Soulignons également que lors des sessions précédant l'adoption de cette résolution, plusieurs représentants de pays africains ont remis en cause le référendum organisé par l'Indonésie quelques mois plus tôt : seuls 1 025 Papous sur 870 000 avaient été consultés. Un délégué du Congo Brazzaville a même dénoncé l'attitude coloniale de l'Indonésie qui, selon lui, n'était pas différente de celle de son ancien colonisateur, les Pays-Bas. Un débat houleux s'ensuivit, entraînant une suspension d'une semaine de la session.


Voici le texte intégral de la résolution 2504 des Nations unies, adoptée le 19 novembre 1969 :

2504 (XXIV). Accord entre la Répulique d’Indonésie et le Royaume des Paya-Bas concernant la Nouvelle-Guinée occidentale (Irian occidental) 

L’Assemblée générale, Rappelant sa résolution 1752 (XVII) du 21 septembre 1962, par laquelle elle a pris acte de l’Accord du 15 août 1962 entre la République d’Indonésie et le Royaume des Pays-Bas concernant la Nouvelle-Guinée occidentale (Irian occidental), a reconnu le rôle qui y était conféré au Secrétaire général et a autorisé le Secrétaire général à s’acquitter des tâches que l’Accord lui confiait, Rappelant également sa décision du 6 novembre 1963, par laquelle elle a pris acte du rapport du Secrétaire général a sur la façon dont l’Autorité exécutive temporaire des Nations Unies en Irian occidental avait rempli son mandat, Rappelant en outre que les arrangements en vue de l’acte de libre option relevaient de la responsabilité de l’Indonésie, avec l’avis, l’aide et le concours d’un représentant spécial du Secrétaire généra1, conformément aux termes de l’Accord, Ayant reçu le rapport sur le déroulement et les résultats de l’acte de libre option ‘, présenté par le Secrétaire général conformément au paragraphe 1 de l’article XXI dudit Accord, Ayant présent l’esprit que, conformément au paragraphe 2 de l’article XXI, les deux Parties à l’Accord ont pris acte de ces résultats et s’y sont conformées,

Notant que, dans l’exécution de son plan de développement national, le Gouvernement indonésien accorde une attention spéciale au progrès de l’Irian occidental, compte tenu de la situation particulière de la population, et que le Gouvernement néerlandais, en étroite coopération avec le Gouvernement indonésien, continuera de prêter a cette fin un concours financier, notamment par l’intermédiaire de la Banque asiatique de développement et des organismes des Nations Unies, 

1. Prend acte du rapport du Secrétaire général et constate avec satisfaction que le Secrétaire général et son représentant se sont acquittés des tâches qui leur étaient confiées par l’Accord du 15 août 1962 entre la République d’Indonésie et le Royaume des Pays-Bas concernant la Nouvelle-Guinde occidentale (Irian occidental) ; 

2. Sait gré de toute assistance fournie, par l’intermédiaire de la Banque asiatique de développement ou d’organismes des Nations Unies ou par d’autres moyens, au Gouvernement indonésien dans les efforts qu’il déploie pour promouvoir le développement Economique et social de I’Irian occidental. 


Pour moi, il est clair que cette résolution n'est pas un plan politique, mais un plan de développement pour la Papouasie. A présent, la question est de savoir dans quelle mesure l'Indonésie la respecte.

Grâce à la résolution 2504 de 1969 adoptée par l'ONU, l'Indonésie a reçu un financement substantiel de la part de la Banque mondiale. Ces fonds ont été versés par l'intermédiaire de la Banque asiatique de développement, au cours des vingt dernières années de la présidence de Suharto (1967-1998).

Au grand regret des Papous, des millions de dollars destinés à améliorer leur vie ont été détournés pour financer le programme de transmigration. Celui-ci prévoit l'installation d'Indonésiens d'îles densément peuplées telles que Java et Célèbes, en Papouasie.

Au fil du temps, cette situation a entraîné un déséquilibre démographique et une injustice sociale. Aujourd'hui, les Papous autochtones ne représentent pas plus de 50 % de la population totale de la Papouasie, contre plus de 98 % avant l'annexion. Les Papous sont beaucoup plus pauvres que la moyenne des Indonésiens.





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