PAPOUASIE LIBRE : UNE SOLUTION GAGNANT-GAGNANT

Beaucoup considèrent que le pouvoir appartient aux élites dirigeantes, dont l’autorité repose souvent sur l’usage ou la menace de la violence. Dans ce contexte, il est commun de penser que seule une résistance armée peut constituer un contrepoids efficace.

Il est également fréquent de croire que la lutte pacifique ne peut s’épanouir que dans des contextes démocratiques établis, comme ceux des États-Unis ou d’autres pays occidentaux. Pourtant, l’histoire contemporaine montre que les peuples opprimés peuvent, dans des contextes bien plus contraints, mener des mobilisations collectives capables d’engendrer des transformations majeures sans recours à la violence.

Le XXe siècle a offert plusieurs exemples où des régimes autoritaires ont été renversés par des mouvements populaires non violents. La chute de Ferdinand Marcos aux Philippines en 1986 et celle de Suharto en Indonésie en 1998 en témoignent. Comme le feu peut être éteint par l’eau, les systèmes fondés sur la coercition peuvent parfois être désarmés par la mobilisation pacifique et déterminée d’une population.

C’est dans cet esprit que le Mouvement uni de libération de la Papouasie occidentale (ULMWP), fondé en 2014, a choisi de s’engager sur la voie de la non-violence. Il ne s’agit pas de provoquer une confrontation armée, mais de favoriser une dynamique où la dignité humaine, le dialogue et la justice deviennent les fondements d’un avenir commun.

La question papoue ne se réduit pas à un conflit entre deux peuples. Elle pose plutôt celle d’un équilibre possible entre reconnaissance, coexistence et souveraineté. Une Papouasie stable et respectée pourrait ainsi contribuer à une Indonésie plus juste, plus forte et davantage reconnue sur la scène internationale. Il s’agit, à terme, d’une perspective bénéfique pour tous.

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