Papouasie occidentale : la culture de l'impunité perdure

En 2011, le père Budi Hernawan OFM a dit que la torture en Papouasie occidentale n'est pas quelque chose de caché. Elle est systémique !


L'ancien directeur de l'Office catholique pour la justice et la paix à Jayapura affirme également que la torture n'est pas utilisée dans le but d'extraire des informations des "prisonniers", comme c'est le cas à Guantanamo. Perpétrés principalement contre les Papous pauvres, ces actes sont devenus un "spectacle public". Il vise à affirmer l'hégémonie de l'État indonésien et à imposer la soumission en terrorisant tout en contrôlant la population papoue par la peur.

En 2010, lorsque des images de soldats indonésiens torturant deux civils papous, notamment en brûlant les parties génitales d'un homme âgé avec un bâton, ont été diffusées sur YouTube, Susilo Bambang Yudhoyono, alors président de l'Indonésie, est resté silencieux. Il a simplement qualifié cet acte barbare d'"incident" commis par des personnes sans scrupules. En réalité, cet acte s'inscrit dans une culture de brutalité, de discrimination et d'impunité au sein des forces de sécurité indonésiennes. Lorsque ces soldats ont été jugés, ils n'ont été condamnés qu'à 8 ou 10 mois de prison. Ils ont tous été accusés de désobéissance aux ordres, et non de crimes contre l'humanité.

L'élection de Joko Widodo, connu sous le nom de Jokowi, en tant que président populiste en 2014 n'a malheureusement pas amélioré la situation des droits de l'homme en Papouasie occidentale. En janvier 2023, Jokowi a établi un record en devenant le premier président indonésien à reconnaître les violations des droits de l'homme commises ou tolérées par l'État. Sur les douze incidents mentionnés, deux se sont produits en Papouasie : à Wasior en 2001 et à Wamena en 2003. À ce jour, cependant, il n'y a aucun procès équitable pour ces incidents. La promesse du gouvernement indonésien d'établir un tribunal des droits de l'homme en 2001 n'a pas été tenue. Fort malheureusement, la culture de l'impunité reste la norme en Papouasie occidentale.

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