La guerre en Papouasie fait le bonheur des marchands d'armes
Le déclenchement de la guerre en Ukraine aurait dû inciter la communauté internationale à prendre des mesures radicales pour résoudre pacifiquement les conflits dans toutes les régions du monde. Malheureusement, il n'en a rien été.
Au lieu de cela, le déclenchement de cette nouvelle guerre a alimenté l'industrie militaire et a justifié le commerce des armes. Ce dernier génère des milliards de dollars et profite largement aux élites capitalistes mondiales. Si l'on se réfère à l'histoire, lors de la première guerre mondiale, l'usine Krupp a produit des armes pour les armées françaises et allemandes qui s'affrontaient à l'époque. En Indonésie, les entreprises d'armement occidentales ont réalisé d'énormes bénéfices au cours des soixante années de conflit en Papouasie occidentale, une vaste province occupée par l'Indonésie depuis 1963.
La guerre en Ukraine a soulevé la question qu'après la Russie, la Chine ferait aussi la guerre dans la région Asie-Pacifique. Sous ce prétexte, la France a vendu de nombreuses armes de guerre à l'Indonésie. Le montant de la transaction s'élève à plus de dix milliards d'euros. Il semblerait qu'une partie de cette somme n'ait pas été payée en espèces, mais en matières premières. En effet, l'Indonésie n'est pas un pays riche. Aujourd'hui, sa dette extérieure atteint 403 milliards de dollars ! Le nombre de personnes pauvres a atteint 26,36 millions en janvier de cette année, soit une augmentation de 0,03 % par rapport à l'année précédente.
Alors que de nombreux Indonésiens souffrent de la faim en raison de licenciements massifs, le régime indonésien dissimule l'échec par divers stratagèmes. L'un d'entre eux est l'exposition d'armes. Cette campagne a été vigoureusement menée à la fois dans les médias nationaux et sur les réseaux sociaux : montrer que l'Indonésie était devenue une superpuissance. Au fond, ce type de propagande n'est pas différent de ce que fait le régime de Kim Jongun en Corée du Nord.
Les Indonésiens devraient être furieux que l'argent de leurs impôts soit utilisé à mauvais escient. Ils devraient se rendre compte que l'achat d'armes à des étrangers n'est pas une réussite dont ils peuvent être fiers. C'est un acte insensé qui plonge l'Indonésie dans la dépendance vis-à-vis des pays occidentaux : le consommateur sera toujours le laquais du producteur, et non l'inverse. Les pays fournisseurs d'armes de l'Indonésie, en particulier la France, qui est actuellement son partenaire privilégié, devraient avoir honte de leur hypocrisie : Parler des droits de l'homme en public, mais vendre des armes à des régimes qui n'ont pas de comptes à rendre en privé. L'Indonésie n'est qu'un des nombreux clients des fabricants d'armes français.
Pourtant, l'histoire a montré que les militaires indonésiens n'avaient pas de bons antécédents : Depuis son indépendance en 1945, l'Indonésie a lancé au moins trois invasions : en Papouasie occidentale en 1961, en Malaisie en 1963, au Timor oriental en 1975. Sans compter les dizaines d'opérations militaires menées dans les différentes zones qu'elle contrôle : plus de 500 000 civils indonésiens ont été brutalement massacrés sous prétexte de résistance anticommuniste en 1965-1967.Pendant les vingt-quatre années d'occupation indonésienne du Timor oriental (1975-1999), 200 000 Timorais, soit près d'un quart de la population totale de l'époque, ont été assassinés. Ce génocide est bien plus cruel que celui commis par Pol Pot au Cambodge dans les années 1970 !
Ce génocide en Papouasie occidentale se poursuit encore aujourd'hui. Des opérations militaires ont été lancées dans un certain nombre de régions intérieures telles que Nduga, Intan Jaya, Puncak Jaya, Maybrat, Yahukimo et le mont Bintang. Des dizaines de milliers de Papous sont devenus des réfugiés dans leur propre pays. Depuis avril dernier, une alerte au combat a été mise en place.
Bien qu'un certain nombre de pays aient condamné l'Indonésie dans les forums internationaux, les Nations unies n'ont toujours pas pris de mesures concrètes pour rétablir le droit du peuple papou à l'autodétermination. Dès le début, les dirigeants papous ont compris que les superpuissances ne soutenaient pas l'indépendance de la Papouasie occidentale en raison des intérêts de l'élite capitaliste.
C'est pourquoi, depuis 2014, le peuple papou, par l'intermédiaire de son représentant, le Mouvement uni de libération de la Papouasie occidentale (ULMWP), a appelé les pays frères de Mélanésie à soutenir les négociations au niveau international. Cette année 2023 est un moment décisif dans le destin de la lutte du peuple papou. L'ULMWP est en passe d'être admise comme membre à part entière du Groupe Mélanésien Fer de Lance (MSG). Cela permettra à l'ULMWP de négocier sur un pied d'égalité avec l'Indonésie. Cette dernière est un membre associé du MSG.
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