LES MILITANTS NON-VIOLENTS PAPOUS : QUI SONT-ILS ?




Depuis l’incident à caractère raciste survenu en 2019 à Surabaya, deuxième plus grande ville d’Indonésie, de nombreux Papous ont exprimé leur solidarité avec le Mouvement uni de libération de la Papouasie occidentale (ULMWP), dans le but de revendiquer leur droit à l’autodétermination.

Selon Markus Haluk, directeur exécutif de l’ULMWP, la majorité de ces sympathisants sont de jeunes hommes, notamment des étudiants. Toutefois, on observe également la participation croissante de jeunes femmes, de personnes âgées et de divers groupes sociaux. Beaucoup prennent part à des rassemblements, à des prises de parole publiques ou à des actions pacifiques, parfois en présence des forces de l’ordre. Certains signalent avoir été confrontés à des actes de violence.

Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs centres urbains, la plus importante ayant été organisée en 2019 en réaction aux discriminations raciales. Elle s’est tenue dans une quarantaine de villes à travers la Papouasie occidentale, dans d’autres régions d’Indonésie, ainsi qu’à l’étranger.

D’autres formes d’engagement se sont également manifestées. Par exemple, des membres de la Chambre coutumière des entrepreneurs papous (KAP-Papua) ont plaidé pour des politiques publiques plus inclusives à l’égard des acteurs économiques locaux. De même, un groupe de travailleurs papous, le *Tongoi Papua*, actif au sein de l’entreprise PT Freeport, s’est mobilisé entre 2007 et 2010 pour dénoncer des disparités de traitement entre employés papous, non papous, indonésiens et étrangers. En 2015, à la suite de ces actions, plus de 8 000 employés ont perdu leur emploi. À ce jour, ces anciens travailleurs demeurent en grande partie sans emploi.

À l’international, la diaspora papoue reste active. Des manifestations ont été organisées à Port Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée), Canberra et Sydney (Australie), ainsi qu’aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux États-Unis, pour attirer l’attention sur la situation en Papouasie occidentale.

Si cette cause ne bénéficie pas toujours d’une couverture médiatique équivalente à d’autres crises mondiales, telles que la guerre en Ukraine, les réseaux de solidarité internationale autour de la question papoue continuent de se renforcer.

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