Les Papous réclament un État écologique

Au XXIe siècle, l’existence même des Papous indigènes est perçue comme une provocation pour un monde obsédé par la mondialisation, le progrès technologique et la course effrénée à la croissance économique.

Mais posons la vraie question : la haute technologie et la prospérité matérielle rendent-elles l’humanité meilleure ? Le progrès économique a-t-il jamais apporté un vrai bonheur durable ? Le consumérisme effréné a-t-il jamais comblé le vide existentiel des sociétés modernes ?

Pendant plus de cinquante mille ans, bien avant l’arrivée des étrangers, les Papous ont vécu en parfaite autonomie, en harmonie avec leur environnement. Leur bonheur réside dans l’amour familial, la solidarité communautaire, le respect sacré de la nature, la contemplation du cosmos, et la joie simple des musiques et danses traditionnelles.

Les « hommes modernes » les traitent de primitifs parce qu’ils ne possèdent pas leurs gadgets sophistiqués. Mais les Papous autochtones voient clair : ces soi-disant « civilisés » ne sont que des destructeurs d’eux-mêmes, esclaves de technologies qui les mènent droit à l’autodestruction. Leur civilisation n’est qu’un chemin vers l’égoïsme, l’orgueil et la jalousie, générant guerres, génocides et écocides planétaires. Une économie fondée sur le matérialisme ne fait qu’accentuer les inégalités et détruire le lien social.

Face à ce désastre, alors que leur terre, leur culture et leur identité sont dévastées par le régime colonial indonésien, complice du capitalisme mondialisé, les Papous proposent au monde une alternative radicale : la vision d’un « État vert ». Fondé sur la protection de l’environnement, la justice sociale, la gestion coutumière et le respect de la nature, ce modèle incarne un nouvel ordre social capable de sauver notre planète en rééquilibrant la relation entre l’humain et la Terre.

Portée par le Mouvement uni de libération de la Papouasie occidentale (ULMWP), créé en 2014, cette vision a déjà reçu le soutien de 140 organisations et de figures internationales engagées telles que Noam Chomsky, Peter Tatchell, Benjamin Zephaniah, Jeremy Corbyn, George Monbiot, et bien d’autres.

L’appel à un État vert dépasse largement les frontières de la Papouasie occidentale : c’est un cri pour toute l’humanité, pour qu’elle retrouve enfin ses vraies valeurs — l’harmonie avec la nature et le respect de la vie.

Il est temps d’agir. Il est temps de soutenir l’ULMWP et la lutte des Papous occidentaux pour leur liberté et pour notre planète.

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