Emprisonnés pour avoir hissé le drapeau papou
Leur crime ? Avoir simplement hissé le drapeau Etoile du matin, ce symbole puissant et légitime de la lutte pour l’indépendance de la Papouasie occidentale, occupée par l’Indonésie depuis 1963.Pendant ce temps, la Papouasie, riche en ressources naturelles immenses, est pillée sans vergogne par une vingtaine de multinationales. Ces entreprises voraces détruisent sans aucun scrupule un écosystème fragile, causant des désastres écologiques monstrueux, tandis que le peuple papou voit sa terre saccagée et son avenir volé.
Pour les Papous, cette lutte n’est pas un choix mais une question de survie. Sous la domination coloniale indonésienne, ils sont devenus minoritaires sur leur propre terre, désormais à peine 50 % de la population. À ce rythme, dans vingt ans, ils risquent de disparaître comme les Aborigènes d’Australie, victimes d’un génocide silencieux.
Face à cette oppression, certains Papous prennent les armes. Mais la majorité lutte pacifiquement, avec courage et détermination. Le simple acte de lever un drapeau — leur drapeau — est devenu une arme symbolique de résistance. En juillet 1998, sur l’île de Biak, des centaines de Papous se sont rassemblés pour défendre ce symbole, face à la répression sanglante de l’armée indonésienne qui a massacré environ 150 personnes, sans compter les milliers d’arrestations arbitraires et les tortures en détention.
Filep Karma, ce héros papou surnommé le Nelson Mandela de Papouasie, a payé ce combat de 15 ans de prison. Il a été retrouvé mort sur une plage de Jayapura, le 1er novembre 2022. Une mort qui résonne comme un assassinat politique, un avertissement pour tous ceux qui osent réclamer justice.
La Papouasie occidentale est à seulement 250 km de l’Australie, pourtant elle est ignorée, étouffée par un silence complice des grands médias. Les intérêts géostratégiques, le commerce d’armes et l’appât du profit se nourrissent sans honte de cette situation inhumaine.
Cette injustice criante, cette colonisation moderne, doivent cesser. Il est grand temps que le monde ouvre les yeux sur le calvaire des Papous. Leur lutte est celle d’un peuple en train de mourir, sous les yeux indifférents de la communauté internationale. La solidarité n’est pas une option : c’est un devoir.
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