PERSPECTIVES PAPOUES SUR L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE INDONÉSIENNE DE 2024

 

L’élection de Joko Widodo ou Jokowi à la présidence indonésienne en 2014 a été initialement saluée par de nombreux Papous.

Jokowi, qui n'était pas membre des cercles d'élite politique ou militaire indonésiens, cherchait à défendre une approche humaniste à l'égard de la Papouasie, où les violations des droits de l'homme n'ont cessé depuis le début de l'occupation indonésienne en mai 1963. Mais quelle est la réalité aujourd'hui ?


Jokowi, un escroc ? 

Quel dommage! Bien qu’il ait été salué comme le nouvel Obama, Jokowi, après neuf ans au pouvoir, n’a laissé aucun héritage positif aux Papous autochtones. Sa douzaine de visites en Papouasie étaient purement politiques. 

À la fin de son mandat, les promesses de Jokowi au peuple papou se sont révélées être des paroles vides de sens, entre autres :

  1. Résoudre les cas de violations des droits humains contre les Papous. 
  2. Autoriser les journalistes étrangers à travailler en Papouasie.
  3. Engager un dialogue pacifique avec le groupe pro-indépendant de Papouasie ou ULMWP.
  4. Ouverture de l'accès au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme pour se rendre en Papouasie. 

Cette dernière solution est peut-être la plus embarrassante, étant donné qu'elle est soutenue par de nombreux pays, dont l'Union européenne.


Sous l’Indonésie, les Papous resteront misérables ?

Dans moins d’un mois, l’Indonésie organisera une nouvelle élection présidentielle. Une fois de plus, la Papouasie est devenue une marchandise politique : les questions des droits de l'homme et de la pauvreté en Papouasie étaient des sujets brûlants lors des débats présidentiels. 

D'une manière générale, les élections indonésiennes de 2024 sont dominées par trois camps, à savoir les nationalistes représentés par l'ex-général Prabowo Subianto, les démocrates représentés par Ganjar Pranowo et les progressistes représentés par Anies Baswedan. Mais qu'est-ce que tout cela veut dire? Depuis 60 ans en Indonésie, les Papous vivent dans la misère. 


Cela pourrait-il être différent cette fois-ci ? 

"Pour les Papous qui en ont assez d'être trompés, quel que soit le président, tant qu'il sera sous la domination de l'Indonésie, les Papous resteront malheureux", a déclaré un jeune Papou anonyme. "En effet, la méthode utilisée par tous les présidents indonésiens pour résoudre les problèmes en Papouasie est la même : les opérations militaires", a-t-il ajouté.

Ce pessimisme semble également être ressenti par un certain nombre de militants indonésiens des droits de l'homme, comme Veronica Koman. Sur Twitter le 19 janvier, elle a laissé entendre qu'avec Prabowo, la situation en Papouasie allait empirer. Avec Ganjar, le statu quo sera maintenu. Avec Anies, il pourrait y avoir des changements mais elle reste dubitative.


L'élection présidentielle indonésienne de 2024, une hypocrisie ?

Pour Ambrosius Mulait, l'élection présidentielle indonésienne est un jeu politique simulé, dans la mesure où les hommes politiques indonésiens au bilan lamentable sont désormais assis à la même table. Ce militant papou, plus connu sous le nom d'Ambros, ne mâche pas ses mots : 

"Anies, Prabowo, Ganjar, arrêtez de faire des Papous une marchandise pour vendre votre politique. C'est hypocrite. Les Papous ont besoin de la reconnaissance de leur indépendance, pas d'élections de style colonial !".


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