Le silence coupable du pape François sur la tragédie papoue
Le 12 novembre 2017, au Vatican, le Premier ministre de Vanuatu, Charlot Salwai, a alerté le pape François sur le sort tragique du peuple papou occidental, majoritairement chrétien, sous occupation indonésienne depuis 1963.
Or, en 2024, le silence du chef suprême de l’Église face à cette catastrophe humanitaire, qui a coûté la vie à des centaines de milliers de Papous, est assourdissant. Pourquoi ce mutisme honteux ?
Le pape François : réformateur ou complice ?
L’élection de François en 2013 a fait naître l’espoir d’un renouveau authentique dans l’Église catholique. On voyait en lui un pasteur humble, proche des pauvres, un « pape de la simplicité » à l’image de saint François d’Assise. Mais pour les Papous occidentaux, ce renouveau reste une façade vide. Malgré ses discours en faveur de la justice sociale et de l’écologie, le pape ne lève pas le petit doigt contre la persécution et l’oppression systématiques de leur peuple.
Pendant que les multinationales détruisent leur terre, et que la hiérarchie catholique locale reste silencieuse, le Vatican choisit le confort du silence, préférant éviter de fâcher le régime indonésien et ses puissants alliés.
Le pontificat de François est surtout marqué par des controverses internes sur des questions secondaires – rituels, morale – pendant que des millions de chrétiens, comme les Papous, sont broyés par la répression et le silence de l’Église. Où est la voix prophétique d’un pape qui se dit défenseur des opprimés ?
Palestine vs Papouasie occidentale : le Vatican et ses doubles standards
Il est scandaleux que le pape s’indigne publiquement des souffrances palestiniennes, largement médiatisées, mais ignore délibérément l’occupation indonésienne de la Papouasie occidentale, un drame humain d’une ampleur comparable et quasiment invisible dans les médias.
Ce n’est pas une simple question d’ignorance : les prédécesseurs de François, eux aussi informés des atrocités indonésiennes, ont gardé le silence, et François perpétue cette tradition de complaisance.
Le pape est-il devenu un simple instrument des élites mondialisées ? Le Vatican refuse-t-il de s’opposer au capitalisme destructeur incarné par les multinationales en Papouasie ? Ou bien redoute-t-il d’affronter l’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, préférant préserver des intérêts géopolitiques plutôt que défendre les droits humains ? Autant de questions lourdes de reproches.
Mon Dieu, pourquoi un tel silence ?
Dans ma douleur, je me souviens des paroles de Filep Karma, militant papou emprisonné : « Jésus, notre Dieu, est témoin de ce que les Indonésiens font aux Papous. Un jour, nous aurons l’indépendance, une indépendance bénie par Jésus Christ. »
Mais cette espérance prophétique semble exclure un pape qui choisit le silence et l’inaction.
La véritable question n’est plus de savoir si le pape François s’exprimera, mais si chacun de nous aura le courage de briser ce silence complice.
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