Papouasie : l’impasse sanglante d’un État militariste sourd à la paix
Papouasie : l’impasse sanglante d’un État militariste sourd à la paix
Le 29 janvier, lors du forum "Quo Vadis Papua, Land of Peace ?", Mgr Yanuarius Matopai You, évêque autochtone papou et président de l’Union des Églises de Papouasie, a lancé un cri d’alarme poignant : les opérations militaires ne sont pas la solution au conflit séparatiste qui ravage la région depuis plus de 60 ans.
Face à la répression aveugle, Mgr You a rappelé l’évidence que Jakarta refuse obstinément de voir : la Papouasie n’est pas une terre vide à conquérir, mais une terre habitée par un peuple digne, les Papous, légitimes propriétaires de leur terre et de ses richesses. Il a appelé à un dialogue sincère, respectueux, sur le modèle réussi d’Aceh en 2005.
Mais Jakarta, fidèle à sa doctrine belliqueuse, a choisi la violence et la fuite en avant : 10 000 policiers supplémentaires ont été déployés dans quatre provinces papoues, pendant que les colons indonésiens sont mobilisés en milices pro-gouvernementales, attisant les tensions intercommunautaires comme jadis à Timor-Leste. L’armée planifie la création d’un commandement conjoint Habema et de 22 nouvelles zones militaires, dont 4 en Papouasie, scellant ainsi la militarisation à outrance.
Le ton est donné : « Détruisez-les d’abord, discutez des droits de l’homme après », a asséné sans vergogne Bambang Soesatyo, président de l’Assemblée consultative du peuple indonésien, qualifiant les résistants papous de simples « groupes criminels armés ». Un discours de guerre qui annonce clairement la poursuite de la terreur d’État.
Les opérations militaires sauvages se multiplient, même en pleine ville. À Mulia, dans le district de Puncak Jaya, les patrouilles incessantes terrorisent les civils. De nombreux Papous vivent dans la peur constante, traumatisés par une armée qui prétend protéger mais ne fait que semer la terreur.
Malgré les dénonciations répétées des groupes de défense des droits humains, jusqu’aux Comité des droits de l’homme de l’ONU à Genève, Jakarta continue d’ignorer superbement les appels à la justice. Aucun changement n’intervient sans pression internationale ferme.
Le monde doit cesser de fermer les yeux. Il est grand temps d’imposer des sanctions sévères à ce régime militariste qui persiste dans son génocide, son écocide, et sa politique de terreur contre le peuple papou. Sans cela, la paix ne sera jamais qu’un leurre dans cette région martyrisée.
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