Le Saint-Siège doit défendre les Papous occidentaux
Le pape Léon XIII, à travers l’encyclique Rerum Novarum de 1891, encourageait l’Église à affronter les problèmes sociaux de son temps.
Il faut saluer cet ouvrage inspirant, car grâce à lui, tout au long du XXe siècle, l'Église catholique, outre sa mission religieuse, a joué un rôle actif dans la lutte contre les inégalités sociales et les idéologies qui les provoquent.
Par ailleurs, le pape Pie XI, dans Divini Redemptoris, a souligné en 1937 l'importance des droits de l'homme. Plus tard, le pape Pie XII, dans son message radiophonique de Noël en 1944, a clairement déclaré que « la dignité humaine est la dignité de l’image de Dieu ».
Au fil du temps, l’Église catholique continue de renouveler son engagement en faveur de la défense des droits de l’homme. Depuis le Concile Vatican II dans les années 1960, les papes se réfèrent à la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), soulignant sa profonde cohérence avec l’héritage chrétien. Très récemment, le 2 avril 2024, le Dicastère pour la doctrine de la foi publiait la Déclaration sur la dignité humaine, qui affirme que dénoncer les violations graves et continues de la dignité humaine est un devoir !
Mais si l'on considère les faits actuels, le Saint-Siège a-t-il réellement placé la promotion des droits de l'homme comme une priorité dans son action au niveau international, notamment en ce qui concerne le conflit en Papouasie occidentale qui, après six décennies, n'est toujours pas résolu ?
Le Saint-Siège est actif dans les forums internationaux, encourage le dialogue, la réflexion et la discussion ouverte, comme cela a été le cas lors des conflits en Ukraine et à Gaza. Mais pourquoi est-il si réticent à servir de médiateur entre le gouvernement indonésien et les groupes indépendantistes de Papouasie occidentale ? Même lorsque le pape François s'est rendu en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée en septembre dernier, la Papouasie occidentale n'a pas été mentionnée, bien que beaucoup l'aient exhorté à parler.
La situation prolongée de violence en Papouasie occidentale, qui a coûté la vie à des milliers de personnes et en a déplacé des milliers d’autres, mérite une attention particulière de la part de la communauté internationale. Les droits des Papous occidentaux, dont l'existence est de plus en plus menacée, doivent être défendus !
Il convient de rappeler ici que le pape François a déclaré l’année jubilaire 2025 comme une année de « pardon et de libération ». Espérons que cette année, le Saint-Siège osera s’exprimer en faveur de la justice et de la liberté pour le peuple de Papouasie occidentale.
Pour mémoire :
La Papouasie occidentale est une ancienne colonie néerlandaise qui a déclaré son indépendance le 1er décembre 1961. Cependant, l'Indonésie a annexé la région quelques années plus tard par le biais d'un faux référendum connu sous le nom de « l'acte de libre choix » ou PEPERA. On estime que 500 000 Papous occidentaux ont été tués au cours des six décennies d’occupation militaire indonésienne.
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