En Papouasie, des communautés autochtones bafouées

Dans son livre L'oeil de l'État (1998), l'anthropologue américain James C. Scott soutient que les États ont tendance à simplifier les ordres sociaux complexes pour les rendre plus faciles à gérer.

Le projet indonésien de créer deux millions d'hectares de domaines alimentaires à Merauke, dans l'une des provinces papoues annexées en 1963, est un exemple concret de cette simplification.

Considérant les 280 millions d'habitants de l'Indonésie, Jakarta estime que le développement de la riziculture à grande échelle est la seule solution pour garantir sa sécurité alimentaire.

Tout cela se fait cependant sans respect de l'environnement et des communautés locales. À Merauke, les Papous vivent en harmonie avec la nature depuis des milliers d'années.

Ils sont Mélanésiens à la peau noire, contrairement aux Indonésiens d'origine asiatique. Différents des Javanais, l'ethnie majoritaire de l'Indonésie constituée d'agriculteurs, les Papous sont des chasseurs-cueilleurs. 

Leur nourriture de base est le sagou, pas le riz. Ainsi, le projet de Jakarta de transformer les forêts de Papouasie en rizières est une absurdité totale !

De plus, pour les Papous, la terre n'est pas seulement une ressource à exploiter, elle fait aussi partie de leur identité. Ainsi, le non-respect de leurs droits fonciers est un véritable scandale.

Le domaine alimentaire à Merauke n'est pas le premier en Indonésie. Des projets similaires ont déjà été menés sur d'autres îles comme Kalimantan et ont échoué lamentablement !

Jakarta se trompe clairement dans son approche du développement. Elle devrait mettre un terme aux politiques qui nuisent aux peuples autochtones.

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